Le territoire

TOUT SAVOIR SUR LE TERRITOIRE DE L'ARGENS

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Principal cours d’eau du département du Var, le fleuve Argens s’écoule d’Ouest en Est sur un linéaire d’environ 116 kilomètres. Son bassin versant couvre une superficie de 2 750 km², soit près de la moitié de la superficie totale du département. L’Argens prend sa source à Seillons à une altitude de 269 m et se jette à la mer à Fréjus. Caractérisé par une pente faible, il traverse successivement la Provence calcaire, la dépression permienne de la plaine des Maures et la Provence cristalline entre le massif des Maures et le massif de l’Esterel.

Le fleuve Argens, qui s’écoule au centre du bassin est alimenté par un réseau hydrographique très développé dont les principaux contributeurs sont le Caramy (incluant l’Issole), la Bresque, la Nartuby, l’Endre et l’Aille. Outre ces cours d’eau, on dénombre onze autres affluents notables. Le réseau hydrographique est fortement ramifié en partie aval du bassin versant dans les massifs de l’Esterel et des Maures très propices au ruissellement.

Plus à l’est, le territoire de Saint-Raphaël est drainé par des petits fleuves côtiers issus du massif de l’Esterel comprenant principalement le Pédégal et la Garonne, qui confluent au niveau de leur exutoire à la mer. La surface cumulée de ces bassins versants reste faible, ne dépassant pas 31 km2.

Le relief de l’Argens est marqué par les différents massifs qui structurent le paysage.

Dans sa partie ouest, les reliefs généralement faibles sont dominés par quelques massifs élevés et abrupts (Bessillon, Sainte-Baume, Mont Aurélien…). En conséquence, les pentes sont peu soutenues, sauf en remontant dans les reliefs ou dans les talwegs de versant.

Dans la partie nord, hauts bassins calcaire de la Nartuby et de l’Endre, les reliefs les plus élevés offrent des paysages de moyenne montagne et présentent des pentes plus raides. Les falaises en bordure de plateaux calcaires sont très présentes.

Au Sud, les reliefs calcaires sont peu élevés. Ils bordent les sillons allongés et à pente faible du Caramy et de l’Issole.

A l’Est, l’influence des reliefs cristallins (massif des Maures et Esterel) se traduit par une ramification importante du réseau hydrographique, des pentes élevées sur les reliefs et une forte aptitude au ruissellement. Le bassin versant de l’Aille, qui reçoit les écoulements des versants nord des Maures, draine par ailleurs la vaste dépression permienne du Luc, zone de plaine et de collines basses, où la réponse aux fortes précipitations est plus amortie. Cette influence est aussi visible sur le bassin versant de la Garonne qui draine les ruissellements issus de contreforts du massif de l’Esterel.

A l’aval, de Vidauban aux Arcs, le lit de l’Argens est incisé dans la plaine alluviale large. En aval du Muy, au débouché des gorges rocheuses, la basse plaine alluviale de l’Argens s’ouvre très largement de Roquebrune jusqu’au cordon littoral.

La géologie contrastée entre l’amont et l’aval du bassin versant joue un rôle majeur pour la production des crues. Les formations calcaires, perméables, couvrent la totalité de la partie ouest du bassin, alors que les massifs de l’Esterel et des Maures qui dominent le bassin permien, formés principalement de gneiss et de grès, imperméables, caractérisent la partie Est du bassin versant.

Dans les massifs calcaires, des barrages de travertins (tufs) structurent le profil en long des cours d’eau (haut Argens, l’Eau Salée, la Bresque, la Cassole, la Florieye, le Réal, la Nartuby) et sont à l’origine de cascades spectaculaires. On constate aussi la présence de nombreuses zones de karst qui servent de réceptacle aux pluies et contribuent à diminuer le ruissellement et la concentration des eaux.

  • Au Nord et à l’Ouest d’une ligne Le Luc-Fayence (ligne pointillée sur la Figure 1), le bassin versant de l’Argens se caractérise par les affleurements du Jurassique et du Trias formés majoritairement de calcaires, de dolomies, de marnes et des produits d’altération de ces roches. La fracturation de ces massifs est importante, elle peut induire localement une forte perméabilité notamment lorsqu’elle est combinée à des évolutions karstiques. Dans le fond des vallées, dans les replats contrôlés par les verrous calcaires ou les concrétions de travertins, des plaines sédimentaires se développent. La majorité des cours d’eau montrent des affleurements directs du substratum rocheux qui fixent leur profil en long.
  • Au Sud-Est de la ligne Le Luc-Fayence, les reliefs sont constitués de roches métamorphiques plus ou moins altérées (massif des Maures et Esterel) caractérisés par les séquences de grès, de schistes, micaschistes, gneiss, …. Ces roches affleurantes, très peu perméables, favorisent un ruissellement important.
  • Les fonds de vallée et la basse plaine côtière de l’Argens sont constitués des formations alluviales issues des divers massifs amont cristallins et calcaires.

Les diverses formations géologiques au sein desquelles se développe le bassin de l’Argens sont accompagnées de systèmes hydrogéologiques étendus et complexes :

  • Les nappes en milieu poreux ne concernent que les fonds de vallée alluviaux des cours d’eau principaux et les plaines basses : Argens à l’aval de Vidauban, Issole, Caramy, Aille, Nartuby à l’aval de Draguignan, etc…
  • Les nappes des milieux fissurés et karstiques dans les massifs calcaires sont les plus puissantes et les plus productives. Leur influence en crue intervient schématiquement à deux niveaux, en premier lieu par un effet principal d’infiltration ou de rétention dans le karst et en second lieu par un soutien des débits de base qui prolonge la phase de décrue. Les régimes de tous les cours d’eau de l’Ouest, du centre et du Nord du bassin sont affectés par le régime des eaux souterraines (surtout sensible en basses eaux).

Le fleuve Argens, qui se développe au centre du bassin est alimenté par un réseau hydrographique très développé, dont les principaux affluents sont ci-dessous énumérés :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les densités de drainage et les ordres des sous bassins, dépendant des conditions géologiques et topographiques, varient d’un bassin à un autre. Ainsi, on peut noter la très forte densité de ce réseau sur les massifs des Maures et de l’Estérel, et à l’inverse la faible densité du chevelu hydrographique sur le Haut Argens calcaire.

Bien que le réseau des principaux affluents de l’Argens apparaisse équilibré dans la répartition et dans l’extension des cours d’eau (neuf affluents en rive gauche et huit en rive droite), la réponse hydrologique de ceux-ci est très contrastée selon la nature de l’encaissant, en situation de crue comme en basses eaux.

L’essentiel de la surface du bassin de l’Argens est occupée par des espaces naturels (69%), viennent ensuite loin derrière les espaces agricoles (23%) puis les secteurs urbanisés (8%).

Le réseau hydrographique du bassin de l’Argens irrigue de nombreux et vastes espaces agricoles, sur lesquels s’est déployé l’urbanisation, dense dans les cœurs des petites communes et des villes balnéaires mais nettement plus diffus autour des noyaux historiques de peuplement de ces communes, au détriment de ces espaces agricoles le plus souvent.

Si l’ensemble du bassin de l’Argens accueille un peu plus de quatre varois sur dix, les tendances à l’œuvre depuis les années 80 et particulièrement durant la dernière période intercensitaire voient ce territoire devenir l’épicentre de l’accueil de la croissance démographique départementale.

En effet, 84% des 5.150 habitants supplémentaires que le département accueillis chaque année se localisent dans les communes de ce périmètre particulièrement sur la rive droite de l’Argens, au sud de l’A8, à proximité de l’Issole, du Riautord et de l’Aille mais également de manière plus concentrée, sur la rive gauche, dans le Pays de Fayence, en amont des rivières de l’Endre, du Blavet et du Reyran.

 

Cette croissance marquée des territoires du bassin de l’Argens s’explique par la dynamique de construction neuve. En effet, 56 % de la construction varoise sur la période 2005-2009 se concentrent dans le périmètre du PAPI. Cette répartition s’accompagne d’un profil de ménages nettement plus familial que sur le littoral sud du département (Provence Méditerranée et le Golfe de Saint Tropez) hors périmètre mais également par le fait que dans ces territoires, à l’exception des communes de la CAVEM, la construction de logements est peu phagocytée par la résidence secondaire, d’où un effet plus important de la construction de logements sur l’évolution démographique.

Les mises en chantier enregistrées entre 2010 et 2014 sont toutefois en recul (14.000 contre 18.000 sur 2005-2009), ce qui présage, si ces chiffres de construction, provisoires, sont confirmés,  d’un ralentissement global de la croissance démographique des communes du bassin de l’Argens.

Le recul des mises en chantier se produit principalement sur la rive gauche de l’Argens. La rive droite voit également ces mises en chantier diminuer cependant les villes comme Brignoles et Le Luc restent stables. L’estuaire de l’Argens conserve toujours un nombre de mises en chantier constant avec une augmentation pour Fréjus.

Au premier janvier 2012, l’ensemble des 75 communes inclues dans le périmètre du PAPI de l’Argens regroupent 359.462 personnes soit 35% de la population varoise. A l’exception des communes de l’aire toulonnaise, ce périmètre compte en son sein les communes les plus importantes du Var, Fréjus, Saint-Raphaël, Draguignan (respectivement 52.400, 34.100 et 37.500 habitants) et, à des niveaux plus modestes, Brignoles, Sainte-Maxime et Saint-Maximin (respectivement 16.500, 13.300 et 14.700 habitants).

La répartition de la population au sein de cette grande entité est très hétérogène, l’essentiel de la population se situe plutôt en aval de l’Argens, à l’est du Département. Douze des soixante-quinze communes du périmètre concentrent à elles seules 204.000 habitants et sont situés à l’est de Draguignan soit la moitié de la population du périmètre du PAPI.

A l’inverse, la rive gauche de l’Argens, de Pourrières à Vidauban, est peu peuplée, comme sa rive droite avec l’exception de la présence des communes structurantes du moyen Var comme Saint-Maximin, Brignoles, et la conurbation le Luc-le Cannet.